Vendredi 6 octobre : Hildegarde de Bingen, les Béguines et les Sorcières
L’Âme du monde est une figure majestueuse de la philosophie antique. Platon, dans le
Timée, dira qu’elle a joué un rôle essentiel dans la genèse du cosmos, car c’est elle qui
lui a donné des proportions quasi musicales, et une harmonie mathématique. Les
Stoïciens identifieront l’Âme du monde à la divinité elle-même. Plus tard, les
Néoplatoniciens l’élèveront au rang de médiatrice entre, d’une part, l’intelligence divine
originelle (l’Intellect) et l’Un, et, d’autre part, le monde sensible, notre espace-temps
dans lequel les corps se meuvent. Liant universel, elle donne au monde sa cohérence,
son unité, sa densité, son épaisseur. Elle est aussi miséricorde divine. De l’Antiquité à
nos jours, dans les diverses civilisations du monde, des femmes se sont engagées dans
la Voie de l’Âme universelle. Nous évoquerons le destin de ces aventurières, en
particulier la visionnaire allemande Hildegarde de Bingen, et ces milliers de béguines,
ouvrières d’une voie originale au cœur du Moyen Age. Mais il nous faudra aussi ouvrir le
dossier des persécutions, avec la chasse aux sorcières.