Au cours de cette formation, nous explorerons les diverses façons envisagées par cette Éducation
relative au Bien commun et à la Solidarité internationale pour rendre compte de ces liens entre
éducation, écologie, philosophie, psychologie, et action sociale. Nous présenterons ainsi
l’Ecopsychologie (Théodore Roszak.), l’Ecoformation (Gaston Pineau, René Barbier, Dominique
Cottereau, etc.), l’Alphabétisation écologique (Fritjof Capra), la Pédagogie de l’opprimé (Paulo
Freire), la Pédagogie de la Terre (Moacir Gadotti), l’Education aux Quatre éléments (Rabindranath
Tagore), l’Anthropologie de l’imaginaire (Gilbert Durand), l’Ecosophie (Felix Guattari), la critique
postcoloniale (Edward Said), etc.
L’expression « désapprendre l’esprit de domination », qui figure dans le sous-titre de cette formation
est reprise d’Edward Said, décédé le 24 septembre 2003. Né en 1936 à Jérusalem, il fut professeur à
la Columbia University de New York, enseignant notamment la littérature anglaise et la littérature
comparée. L’œuvre de ce palestinien, en particulier L’orientalisme. L’Orient créé par l’Occident,
témoigne d’une profonde intelligence de son temps, mais aussi de la culture universelle. Son
opposition à la théorie du clash des civilisations se fondait sur une analyse politique mais aussi et
plus essentiellement sur une haute conception de l’humanisme, dont il disait ceci : « …l’humanisme
est le seul acte et j’irai jusqu’à dire l’acte final de résistance que nous ayons pour nous battre contre
les pratiques et les injustices inhumaines qui défigurent l’Histoire de l’humanité. » Edward Said se
revendiquait explicitement de la vision humaniste de Goethe…
Ce programme est animé par l’écrivain algérien Mohammed Taleb, auteur de nombreux ouvrages
consacrés à l’Éducation relative à l’Environnement, à l’écologie dans les pays du Sud et à la
littérature. Ma cohérence de cette formation, ouverte à tous et à toutes, est celle du renouvellement
culturel, de l’ouverture et du dialogue avec différentes écoles de pensée, avec lesquelles il y a une
« convergence éthique ». Cette démarche nous semble cruciale en notre époque où le « court-
terme », les « urgences » et le discours apocalyptique et anxiogène prennent toute la place dans nos
consciences, au détriment du travail de réappropriation des mémoires, celles des luttes et celles des
espérances aussi. Finalement, il s’agira de désapprendre la rigidité du temps linéaire de l’horloge
mécanique de la modernité capitaliste (« passé-présent-futur »), pour entrer dans une autre
temporalité : la Mémoire vivante, l’Imagination sociale créatrice et la Présence.
Cette formation 2023 est dédiée à Leonard Peltier (Anishinaabe / Sioux Lakota). Incarcéré dans les
geôles étasuniennes, il est le plus vieux prisonnier politique des États-Unis. Militant de l’American
Indian Movement, l’une des principales organisations amérindiennes d’Amérique du Nord, Leonard
Peltier est incarcéré depuis 1976 et condamné à deux peines à perpétuité, alors même que le dossier
est plein d’incohérence. Amnesty International réclame depuis des années sa libération
« immédiatement et sans condition ». Il a reçu le soutien de nombreuses autorités morales
internationales comme le président Nelson Mandela, le révérend Jesse Jackson, l’archevêque
Desmond Tutu, l’activiste Rigoberta Menchu, Mary Robinson, l’ancienne présidente de l’Irlande et
haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, le Parlement européen, le Parlement
belge, le Parlement italien, le Kennedy Memorial Center for Human Rights… Leonard Peltier est un
exemple d’une écospiritualité socialement engagé pour son peuple, l’humanité et la terre vivante.