Les 12 principes de la permaculture
de David Holmgren
Un des fondements de la permaculture soutient que la nature est notre meilleur guide. Les douze principes tel qu’énoncés par David Holmgren sont tirés d’observations de la nature et nous accompagnent pour développer des systèmes vivants durables.
Les éthiques sont le cœur et les piliers de la vision permacole et nous permettent de ne pas nous égarer en chemin.
Les principes nous soutiennent dans la réflexion et l’action. C’est en quelque sorte un mode d’emploi. Ils peuvent être appliqués à n’importe quel système : l’amélioration du sol, la santé, les systèmes de transports, la communication, les relations sociales…
Ces principes sont tous inter-reliés et notre compréhension de ceux-ci évolue avec le temps. Il nous permettent de vérifier de manière cyclique le bon fonctionnement de notre système et de l’adapter en cas de besoin.
Vous trouvez ici une brève description de ces principes, pour un approfondissement vous pouvez consulter : https://permacultureprinciples.com/fr/fr_principles.php
1. Observer et interagir
« La beauté est dans les yeux dans celui qui regarde »
En prenant le temps de s’impliquer avec la nature, il est possible de concevoir des solutions adaptées à chaque situation.
L’observation de la nature nous apporte une expérience personnelle, au contraire des livres, des enseignants, et d’internet, qui sont des sources de seconde ou de troisième main.
Nous avons besoin d’observer, de reconnaître les structures d’ensemble et apprécier les détails qui sont souvent petits, modestes, subtils, cycliques ou épisodiques. L’observation et l’écoute de la terre sont des compétences importantes en permaculture.
Le proverbe « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde » nous rappelle que c’est nous qui projetons nos valeurs sur ce que nous observons, alors que dans la nature il n’y a ni bien ni mal, seulement des différences.
2. Collecter et stocker l’énergie
« Faites les foins tant qu’il fait beau »
En développant des systèmes qui collectent les ressources pendant les périodes d’abondance, nous pouvons en profiter pendant les pénuries
Exemples : eau, graines, conserves, biomasse etc…
Il faut alors faire en sorte que ces énergies soient gérées et que, tout en circulant, elles restent au maximum dans votre système. Car chaque échange à l’intérieur de votre système crée une richesse, valorise une fois supplémentaire l’énergie.
3. Créer une production
« On ne peut pas travailler l’estomac vide »
Il faut chercher à obtenir des résultats vraiment utiles à chaque étape du travail entrepris.
Les productions comestibles sont la mesure du succès. Il est indispensable que chaque élément du système produise un retour d’énergie. On pourrait dire, en inversant la phrase ci-dessus, que entretenir c’est récolter. Lorsque vous enlevez une herbe qui n’est plus à sa place, vous récolter en même temps de quoi faire un paillage pour celle qui reste à côté. De cette manière, vous valorisez au maximum chaque dose d’énergie que vous investissez dans le système.
Il faut plus d’apports (intrants) au début, avec le temps, c’est de moins en moins de travail et d’intrants, pour de plus en plus de récoltes.
4. Appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction
« Les fautes des pères rejailliront sur les enfants jusqu’à la septième génération »
En dissuadant les activités néfastes, on assure que les systèmes pourront continuer de fonctionner correctement.
Gaïa, la Terre, est un système auto-régulé.
Dans la société moderne pour satisfaire nos besoins, nous avons pris l’habitude d’être dépendant de systèmes à grande échelle souvent éloignés, tout en voulant rester totalement libres dans nos actions, sans contrôle externe. En un sens, notre société est comme un adolescent qui veut tout, et tout de suite, ceci n’est pas sans conséquences.
5. Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables
« Laissons faire la nature »
En utilisant au mieux l’abondance des ressources naturelles, on peut atténuer notre comportement de consommation et notre dépendance vis-à-vis des ressources non-renouvelables.
Un service renouvelable est une fonction passive qu’un élément rempli sans travail supplémentaire. Lorsque vous mangez un œuf, vous faites appel à un service renouvelable. L’œuf sera produit quoi qu’il arrive et il ne demande pas d’autre travail que de permettre à la poule de vivre.
« Travailler avec la nature et non contre elle »
« Tout ce qui est vivant jardine ! »
6. Ne pas produire de déchets
« Pas de gaspillage, pas de manque »
« Un point à temps en vaut cent »
En utilisant et en valorisant toutes les ressources disponibles, rien n’est jamais jeté. Lorsque quelque chose entre dans le système, c’est du travail. Lorsque cette chose en sort, c’est une pollution. Tout élément de votre système doit donc rentrer dans un cycle, être en relation avec le reste. Ainsi un système permaculturel ne produit pas de déchet mais des ressources qui vont enrichir le cycle voisin.
Avec les principes de permacultures, nous cherchons à créer des systèmes cycliques et non des systèmes linéaires.
7. Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails
« C’est l’arbre qui cache la forêt »
En prenant du recul et en observant, nous pouvons reconnaître dans la nature des motifs qui se répètent : les patterns. Nous pouvons nous en inspirer et les reproduire dans nos sociétés.
Par exemple : la coquille de l’escargot nous inspire à mettre en place des spirales : sur une petite surface, nous pouvons intégrer une multitude d’éléments différents.
Avant de réfléchir à la plante que vous allez mettre à côté de vos choux, il est judicieux de penser à l’organisation générale de votre potager. Mais l’organisation de votre potager ne dépendra-t-elle pas de l’organisation globale de toute votre parcelle? Ce principe vous évite de vous focaliser sur les détails et de passer à côté de choses importantes.
L’icône indique que chaque toile d’araignée est unique, mais le motif est universel : ceci est vrai pour chaque lieu.
Le proverbe « c’est l’arbre qui cache la forêt » rappelle que quand on se focalise sur les détails, on perd la vision d’ensemble.
8. Intégrer plutôt que séparer
« Plus on est nombreux, moins le travail est dur »
En disposant les bons éléments aux bons emplacements, des relations se mettent en place entre les éléments, lesquels peuvent alors se renforcer mutuellement.
De la même manière qu’on ne peut pas comprendre un corps humain en regardant les cellules séparément, un système permacole n’est pas seulement une juxtaposition d’éléments. Les relations qu’il y a entre les éléments du système sont plus importantes que les éléments eux-mêmes.
L’icône représente des personnes qui se tiennent par la main en cercle, vus par dessus. L’espace central pourrait représenter « le tout qui est davantage que la somme des parties ».
Le proverbe « Plus on est nombreux, moins le travail est dur » suggère qu’un travail est plus facile quand on s’y met à plusieurs.
9. Utiliser des solutions à de petites échelles et avec patience
« Plus on est grand et plus on tombe de haut. Rien ne sert de courir, il faut partir à point »
En favorisant des systèmes lents et à petite échelle, on réduit l’effort de mise en place et d’entretien, on utilise mieux les ressources locales et on obtient des résultats plus durables.
Dans la conception d’un design permaculturel, il faut commencer petit et élargir ensuite. Faire étape par étape. Remettre les choses à l’échelle humaine pour ne pas être dépassé. Ce principe impose aussi de changer son rapport au temps. Lorsqu’on plante un arbre, on ne le fait pas forcément pour soi, mais pour les générations à venir.
L’icône de l’escargot – également utilisé par le mouvement de la décroissance – est petit et lent, il porte sa maison sur son dos et peut se recroqueviller pour se protéger quand il se sent menacé.
Le proverbe « Plus on est grand, et plus on tombe de haut » nous rappelle qu’il est dangereux d’être trop gros trop vite et la maxime « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » encourage la patience reflétant une vérité courante dans la nature.
10. Utiliser et valoriser la diversité
« Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier»
En encourageant la diversité, on est moins vulnérable vis à vis de nombreuses menaces et on met à profit les particularités de l’environnement du lieu.
Favoriser la polyculture la plus variée possible. Dans un système permaculturel, un élément doit avoir plusieurs fonctions et une fonction doit être assumée par plusieurs éléments. De cette manière vous assurez votre sécurité. Si un élément vient à défaillir, les autres peuvent être utilisés. Ils sont une réserve de souplesse qui permettra au système d’être résiliant.
Les colibris sont parfaitement adaptés pour collecter le nectar des fleurs longues et étroites grâce à leur vol stationnaire et à leur bec recourbé.
Le proverbe « Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier » nous rappelle que la diversité offre une assurance contre les variations de l’environnement.
11. Utiliser et valoriser les éléments en bordure
« La bonne route n’est pas toujours la plus fréquentée »
C’est aux interfaces que se produisent les phénomènes les plus intéressants, qui sont souvent les plus enrichissants, les plus diversifiés et les plus productifs dans un système.
C’est le cas des lisières de forêts, des bordures de rivières, des zones de marais et des haies. Ce sont des réservoirs de diversité et donc de stabilité. Pensez à cultiver des zones inattendues. Ces marges dans votre système, ce sont peut-être les bordures du potager, le grillage de votre poulailler, le muret d’une terrasse.
Sur l’icône, la rivière et son vallon au lever et au coucher du soleil évoquent un monde défini par ses interfaces.
Le proverbe « La bonne route n’est pas toujours la plus fréquentée » nous rappelle que ce qui est commun, évident ou populaire n’est pas toujours ce qui a le plus d’importance ni le plus d’influence.
12. Utiliser le changement et y réagir de manière créative
« La vision ne consiste pas à voir les choses comme elles sont, mais comme elles seront »
En observant attentivement et en intervenant au bon moment, on peut avoir une influence bénéfique sur les changements inévitables.
Voyez les contraintes comme des moteurs. Le changement est un fait permanent. Ce n’est une perturbation que si vous le considérez ainsi. Un système durable est flexible et dynamique.
Ayez un regard neuf sur les choses, ne jugez pas trop vite et essayez de nouvelles choses, vous verrez bien comment cela fonctionne et vous pourrez toujours vous adapter après.
Sur l’icône, le papillon symbolise les aspects positifs des changements dans la nature, en se transformant à partir de sa vie antérieure de chenille.
Le proverbe « La vision ne consiste pas à voir les choses comme elles sont, mais comme elles seront » nous rappelle que pour comprendre le changement, il ne suffit pas d’extrapoler la situation présente.
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